Comment blanchir les joints de salle de bain : méthodes efficaces et explications scientifiques
Les joints de salle de bain, qu’ils soient entre les carreaux ou autour de la baignoire, sont des zones particulièrement exposées à l’humidité, aux moisissures et à l’accumulation de résidus de savon. Au fil du temps, ils perdent leur blancheur originelle, ce qui donne un aspect négligé, même dans une salle de bain propre. Mais pourquoi noircissent-ils et quelles sont les solutions scientifiques pour blanchir les joints de salle de bain de manière efficace ?
Pourquoi les joints noircissent ? Une question de mycologie
L’humidité constante dans les salles de bain crée un environnement propice au développement de micro-organismes, notamment les moisissures. Ces champignons microscopiques se nourrissent de matière organique (restes de savon, peaux mortes, poussière…), et prolifèrent surtout dans les coins mal ventilés. Le joint en silicone ou en ciment étant légèrement poreux, il absorbe une partie de ces résidus, facilitant l’adhésion des spores et la formation de taches noires.
La couleur noire n’est donc rien d’autre qu’une colonie de champignons bien développée. D’un point de vue scientifique, elle résulte de la présence de pigments mycéliens, produits par certaines moisissures comme le Stachybotrys chartarum ou l’Aspergillus niger. Ces micro-organismes sont inesthétiques, mais certains peuvent également libérer des spores allergènes dans l’air.
Comment blanchir les joints naturellement : l’approche chimique douce
Avant de recourir à des produits agressifs, on peut expérimenter des solutions naturelles basées sur des principes simples de chimie domestique. Une recette classique exploite les propriétés de l’acide acétique contenu dans le vinaigre blanc, combiné au bicarbonate de soude, un agent alcalin.
Voici une méthode accessible et relativement sûre :
- Mélangez 2 cuillères à soupe de bicarbonate de soude avec 1 cuillère à soupe d’eau pour former une pâte.
- Appliquez cette pâte sur les joints à l’aide d’une vieille brosse à dents.
- Vaporisez ensuite du vinaigre blanc sur la pâte. Une réaction effervescente va se produire : c’est la libération de dioxyde de carbone.
- Laissez agir entre 15 et 30 minutes, puis frottez, rincez et séchez soigneusement.
Cette réaction acide-base permet de décoller mécaniquement et chimiquement les dépôts noirs en réduisant leur adhésion à la surface du joint. Ce processus est efficace pour un nettoyage régulier, mais peut ne pas suffire si les moisissures sont profondes.
Utilisation de l’eau de Javel : attention à la toxicité
Lorsque les solutions naturelles ne suffisent plus, l’eau de Javel (hypochlorite de sodium) reste l’agent blanchissant le plus couramment utilisé. En effet, elle possède un fort pouvoir oxydant capable de détruire les pigments présents dans les champignons tout en éliminant les micro-organismes eux-mêmes.
Méthode recommandée :
- Mélangez une part d’eau de Javel pour une part d’eau claire.
- Appliquez le mélange sur les joints avec une brosse ou un chiffon imbibé (pensez à porter des gants et à bien aérer la pièce !).
- Laissez agir 10 minutes, puis frottez soigneusement et rincez à l’eau claire.
L’eau de Javel agit au niveau moléculaire en brisant certaines liaisons chimiques dans les spores fongiques, ce qui perturbe leur structure cellulaire. Cependant, elle peut aussi altérer les surfaces plastiques ou silicone à long terme, et son usage répété peut générer des vapeurs irritantes. À utiliser avec parcimonie donc.
Alternatives modernes : produits ménagers enzymatiques et peroxyde d’hydrogène
Aujourd’hui, l’industrie propose plusieurs alternatives plus douces mais très efficaces pour blanchir les joints de salle de bain. Parmi elles, les nettoyants enzymatiques se basent sur des enzymes spécifiques (protéases, lipases, etc.) qui dégradent les matières organiques présentes sur les joints. Ces produits ciblent les biofilms fongiques sans produits chimiques agressifs.
Autre option : le peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée à 10 volumes ou plus). Ce composé possède une action oxydante similaire à celle de la Javel, mais sans émanation toxique. Il est aussi antiseptique et biodégradable.
Application :
- Versez un peu d’eau oxygénée directement sur les joints ou appliquez-en à l’aide d’un coton-tige.
- Laissez agir 20 minutes, puis frottez avec une brosse.
- Rincez et essuyez.
Les tests en laboratoire montrent que le peroxyde d’hydrogène tue efficacement les spores de moisissures sans altérer le silicone. Il peut être utilisé régulièrement pour entretenir la blancheur des joints.
Prévenir au lieu de guérir : quels gestes simples adopter ?
Blanchir les joints est une bonne chose, mais le plus sage est d’éviter leur noircissement en premier lieu. La prévention repose sur des principes simples d’hygiène et de contrôle de l’humidité dans la salle de bain :
- Aérer après chaque douche (fenêtre ou ventilateur d’extraction).
- Essuyer les joints avec une raclette ou un chiffon sec régulièrement.
- Utiliser un déshumidificateur dans les petites pièces sans ventilation naturelle.
- Nettoyer les joints une fois par semaine avec du vinaigre pour éviter l’installation de moisissures.
Des joints bien entretenus durent plus longtemps, restent esthétiques et préservent la santé des occupants en évitant les spores allergènes. Comme le conseille souvent la microbiologie sanitaire, “prévenir la formation du biofilm reste toujours plus efficace que son élimination”.
Conclusion : entre chimie douce et efficacité ciblée
Blanchir les joints de votre salle de bain est un acte à la fois hygiénique, esthétique et préventif. Entre les solutions naturelles aux bases chimiques simples (bicarbonate, vinaigre), les agents oxydants comme l’eau de Javel ou le peroxyde d’hydrogène, et les produits d’entretien enzymatiques modernes, chacun peut choisir la méthode qui lui convient selon le niveau de salissure et sa sensibilité aux produits chimiques.
Pour un environnement sain, propre et durablement blanc, alternez solutions douces pour l’entretien courant et traitements plus puissants en cas de moisissures installées. Et n’oubliez pas : l’humidité mal maîtrisée est l’ennemi numéro 1 des joints de salle de bain !




